l'histoire de BOBO

BEAUTY DE LA BAIE DES GABIONS, appelée plus simplement bobo, était partie au dressage à une période noire de ma vie familiale qui ne me permettait pas de sortir et de chasser avec mes chiens.  Cette partie de sa vie de chien était plutôt catastrophique puisqu’à son retour le verdict était sans appel, bobo n’était pas apte à faire une carrière de fields.


N’étant pas une adepte de la résignation, je décidais d’essayer de « sauver » cette chienne. Le sauvetage passait dans un premier temps par la chasse. Malheureusement elle était quasiment toujours derrière mes bottes. Je l’a sortais alors en couple avec ses copains et copines de la maison. Devant le gibier, elle était parfaitement sage, à l’envol comme au coup de feu, mais avec très peu d’initiatives dans la recherche du gibier. Les nombreuses sorties ont permis de libérer cette chienne et révélèrent que cette chienne excellait  à la bécasse et au marais grâce à sa finesse de nez et son sens de la chasse. Une anecdote de chasse de l’année dernière aux environs du 11 novembre a révélé tous ses talents. Trois chasseurs avait tué une bécasse et la recherchait depuis plus d’une heure alors que leur springer n’arrivait pas à la retrouver. Nous approchons avec bobo et finca dans un terrain abominable mêlé de branches et de troncs d’arbres. Et là, bobo fait quelques pas et immédiatement arrêt. Je dis aux chasseurs, elle est là votre bécasse. On cherche au milieu des feuilles et des branches, on ne voit rien. Bobo coule quelques pas et de nouveau arrêt. Et là on trouve enfin la bécasse qui était recouverte de feuilles et qui avait le bec planté dans le tronc d’arbres. Les chasseurs qui étaient en sang à force de rechercher cette bécasse, ont appelé ma chienne bobo clochette d’argent.


Son premier classement sur bécassine est arrivé au field du Hode en 2011. Elle faisait preuve d’un peu trop de sensibilité. Elle a vraiment montré tous ses talents lors de la saison bécasse avec 5 classements à l’excellent dont 2 RCACT. En 2012, en concours bécassines, elle obtient 4 classements, en printemps 2 classements, en été gibier naturel 2 classements. Mais il lui manque une RCACT sur bécassine pour accéder au titre de champion gibier sauvage. Elle fera donc toute la saison bécasse et bécassine pour décrocher la récompense manquante. Huit jours avant les concours de Normandie, elle se blesse une patte sur un roseau au marais, antibiotiques et pansements de bétadine. Mon inquiétude est grande de ne pouvoir la présenter.


Vendredi 26 octobre : un vent d’est très froid, des marais avec beaucoup d’eau. Bobo passe en avant dernière position alors que le premier chien est classé. Lorsque je découple la chienne, première constatation, la blessure est oubliée. Elle chasse tout le territoire à sa disposition n’hésitant pas à faire un grand lacet avec vent dans le dos pour aller explorer un petit recoin de terrain qu’elle n’avait pas fait. Nous arrivons à une lime et je raccroche pour traverser cette lime. Nous repartons chercher le vent, et je lâche de nouveau, elle repart avec le même rythme, quant après avoir effectué un lacet à gauche, elle remonte et se bloque. Je suis loin, je cours et je vois deux bécassines voler à quelques mètres du nez de la chienne, je tire et bobo reste parfaitement sage, je raccroche sans oublier de caresser bobo, le juge me fais signe que c’est fini, nous sommes à la 26e minute. J’ai vécu durant cette petite demi-heure des émotions intérieures inoubliables, des émotions qui vous donnent la chair de poule. Elle obtiendra le CACT-IT car c’est le seul CACT du concours. Elle est au soir de ce vendredi, championne gibier sauvage. Il y a encore quelques années, un cact sur bécassines apparaissait à mes yeux comme le graal, bobo m’a montré que celui-ci peut parfois être atteint.